6 décembre 2023
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« Un arbre électoral » qui cache « une forêt présidentielle » Par Soro DIOP

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Le Conseil constitutionnel a rendu son verdict relatif à l’élection
législative du 31 juillet 2022, confirmant ainsi le formidable travail
effectué par les démembrements administratifs chargée de la gestion et
du contrôle du processus électoral. Alea jacta est !
Les élections législatives du 31 juillet 2022 auront encore confirmé et
affirmé la santé de la démocratie sénégalaise, en dépit des arguties,
autres argumentations biaisées de quelques martiens qui n’ont eu
cesse de clamer que notre pays est une dictature, après avoir agité
toutes les géhennes catastrophistes promises au pouvoir et à ses
partisans, avant et pendant leurs campagnes « présidentielles » avant
l’heure. Avec des leurres et des heurts. Mais sans lueurs sur l’essence,
la nature même d’une élection législative !
Le verdict sans appel du Conseil constitutionnel confirme la
Commission nationale de recensement des votes. Avec des chiffres
qui parlent. Des chiffres d’un silence bavard. Tellement bavard. La
coalition de Yewwi Askan wi aidée par Wallu, quelques universitaires
imprudents, plus présents dans les plateaux et les réseaux sociaux que
derrière les chaires des facultés, avec des réactions spontanées obérant
et obstruant toute réflexion objective, des « société-civilards » –
permettez le néologisme, ont fait dire à ces chiffres leur propre rêve,
leur propre désir avec des inclinaisons partisanes. Souvent leurs
positions découlent plus de leurs peurs mâtinées d’équilibrisme pour
se mettre à l’abri des coulées d’insultes du « lumpenprolétariat
numérique » habitant le temple de la secte de Ousmane Sonko et
Consorts.
Or donc que disent les chiffres officiels à l’issue des élections
législatives pour les trois grandes coalitions, au moins ? Que la
coalition Benno Bokk Yakaar arrive en tête avec 1 518 137 voix,
suivie de la coalition Yewwi Askan wi avec 1 071 137 voix. Quant à

Wallu, elle engrange 471 517 voix. Par un curieux anachronisme, des
responsables de Yewwi relayés par des analystes à la propreté et
probité intellectuelles ombrageuses, des scrutateurs électoraux à la
neutralité suspecte et des apôtres du « dégagisme » versatile se sont
mis à célébrer la victoire d’une défaite, au grand dam de ce que disent
les chiffres avec une clarté… mathématique. Entre les voix de Benno
Bokk Yakaar et celles de Yewwi Askan wi, il y a une différence de
446 998 voix. Oyez donc les bien-pensants de l’opposition, sous
diverses nuances, nous dire, par le miracle et le mirage de la parole et
par le biais de pensées paresseuses, que la boule de bowling Benno
Book Yaakar qui a renversé victorieusement les quilles électorales est
de la gnognote face à la bulle Yewwi Askan, avec un secours et un
concours du Président Wade, plus que la coalition Wallu d’ailleurs !
Allez savoir !
Derrière les chiffres issus du scrutin du 31 juillet 2022 se cachent des
réalités et des vérités ensevelies par des vacarmes enfantés par des
postures et des positions caricaturales, de cécités volontaires, des Fake
news, des fabrications d’impostures et de mensonges, qui sont des
gerçures et des morsures à l’authenticité vraie de la politique. De quoi
semer le désamour avec la politique ! Ousmane Sonko, absent de la
liste électorale de Yewwi Askan wi, avait fait sa campagne
présidentielle prématurée. Après avoir parcouru le Sénégal, il en est
revenu avec 1 071 137 voix qu’il partage avec de potentiels futurs
candidats à la présidentielle de 2024. Les chiffres sont muets sur la
valeur intrinsèque du candidat Sonko à l’issue de sa « Présidentielle »
pour laquelle il a fait campagne avant l’heure. N’oublions jamais
qu’une campagne présidentielle est un rendez-vous entre un homme et
des électeurs qui peuvent être aussi des élec-tueurs !

ÇA PROMET !

Quel est donc le poids électoral réel du leader de PASTEF sur les
1 071 137 voix de Yewwi Askan wi qui compte en son sein Taxuwu
Sénégal de Khalifa Sall, prétendant au « khalifat républicain », le Parti
de l’Unité et du Rassemblement (PUR), le Grand Parti, le « cocu des
législatives », de Malick Gakou, qui n’a pas enterré son ambition et

d’autres possibles aspirants et soupirants pour le fauteuil présidentiel ?
Autant donc faire remarquer que les chiffres de Yewwi Askan wi
constituent un « arbre électoral » qui cache une « forêt
présidentielle » ! Ajoutez-y, la candidature, probable parmi les
probabilités électorales, de Karim Wade, l’exilé (in)volontaire à Doha,
qui constitue la bataille politique de la vie et de vie de l’ancien
Président Abdoulaye Wade. Après le beau temps des législatives, le
futur orage vers la présidentielle de 2024. Que ça promet donc !
Ne quittons pas le royaume des chiffres ! Sur 7 036 466 inscrits sur la
liste électorale, quelque 3 279 110 électeurs s’étaient rendus aux
urnes. Soit 3 757 356 Sénégalais inscrits constituant un vivier
électoral dormant. Malin qui pourra exactement dire en direction de la
présidentielle à qui bénéficiera ce bassin électoral ! Mais un constat
tout de même : en battant campagne pour donner aux législatives une
allure présidentielle, Ousmane Sonko du PASTEF, pour reprendre le
jargon de la téléphonie, a épuisé son crédit. Il s’est investi
physiquement. Il a épuisé tous les thèmes et les stratégies de sa
prochaine campagne. Tout le contraire du Président Macky Sall qui ne
s’est pas investi physiquement dans la campagne. Or, quoiqu’on
puisse dire, l’homme est une bête des foules, un efficace géologue de
la cartographie électorale sénégalaise. Les campagnes électorales,
leurs ressorts, contours et pourtours, ses pièges et ses cibles, il en
connaît pour en avoir conduit de victorieuses sous Wade et à son
accession à la magistrature suprême.
D’ici 2024, le Président Macky Sall est et sera fortement attendu. Il
fera face encore et encore à la bronca électronique, une marque
déposée de l’opposition dite radicale. Alors, il devra alors faire sien le
fameux constat de Nietzsche pour qui « celui qui sait défendre sa
cause et qui en a conscience fait généralement preuve d’un esprit
conciliant envers ses adversaires ». Dans les réseaux sociaux, ses
adversaires et leurs relais numériques anonymes font se défouler
derrière leurs ordinateurs, avec comme munitions politiciennes, le
lynchage plutôt que la discussion instructive au bout de leurs clics. Ils
y iront avec leurs vapeurs populistes et leurs accusations sans preuves.

Ils dresseront leurs stands politiciens aux contenus disparates qui, au
final, n’alimenteront que le néant. Le négationnisme. Face même à
d’évidentes évidences. Il lui faudra quand même penser à ce Sénégal
riche et fécond où « les intelligences ne manquent pas ». Les talents
aussi. Ce Sénégal qui ne demande que ce que Victor Hugo appelle
« l’impulsion sympathique (…) l'encouragement enthousiaste… ».
A l’heure où le Sénégal a atteint sa vitesse de croisière dans sa
révolution infrastructurelle, où d’indéniables bonds en avant ont été
enregistrés dans presque tous les secteurs de la vie nationale, où un
nouvel horizon le propulse parmi les futurs proches dragons, grâce au
pétrole et au gaz, objets de toutes les convoitises, aimons davantage ce
pays, d’un amour même tyrannique !

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