25 septembre 2023
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Pour ses 60 ans, l’OPEP n’est pas à la fête

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À cause du Covid-19, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a renoncé aux commémorations prévues à Bagdad en Irak, là où elle fut fondée il y a exactement 60 ans, le 14 septembre 1960.

Le Covid-19 a décidément gâché la fête, pour les 60 ans de l’OPEP.

Pour des raisons sanitaires, les commémorations sont annulées et reportées sine die à Bagdad.

C’est là que le 14 septembre 1960 cinq pays : Arabie saoudite, Iran, Irak, Koweït et Venezuela fondèrent l’Organisation des pays exportateurs de pétrole.

Il s’agissait alors de rééquilibrer les pouvoirs entre les multinationales du pétrole et les États producteurs, qui ne recevaient alors que de maigres taxes et redevances de l’exploitation de leur sous-sol.

Apogée dans les années 1970

Les pionniers sont vite rejoints par la Libye, les Émirats arabes unis, l’Algérie, le Nigeria, l’Équateur et le Gabon.

Fini le système des concessions, place aux compagnies nationales qui traitent d’égal à égal avec les compagnies internationales privées.

À son apogée, dans les années 1970, l’OPEP concentre plus de la moitié de l’offre mondiale de pétrole.

Une puissance qui lui permet d’imposer un embargo en 1973 contre les alliés d’Israël.

Premier choc pétrolier : les prix du baril grimpent de 1 à 10 dollars. Six ans plus tard, le conflit Iran-Irak les porte à 35 dollars le baril.

L’OPEP ne pèse plus qu’un tiers du pétrole mondial

Depuis, la puissance de l’OPEP s’est érodée.

Dans les années 1990, le marché du pétrole se financiarise.

Les marchés à terme traitent sous forme de contrats papier deux fois plus de volume de pétrole que le marché physique.

Des concurrents de plus en plus redoutables émergent : la Russie, le Mexique, la Norvège, le Royaume-Uni.

Et bien sûr dans les années 2000, le pétrole de schiste américain.

L’OPEP, qui compte pourtant 13 membres aujourd’hui, ne pèse plus aujourd’hui que pour un tiers du marché mondial.

Le Venezuela qui avait eu l’idée de l’OPEP, n’exporte presque plus rien, l’Iran, sanctionné par les États-Unis, est sur la touche. Entre les rivalités diplomatiques et la volonté de chacun de conserver ses parts de marché, l’OPEP est plus difficilement un cartel qu’autrefois.

Fin 2016, l’organisation doit faire appel à la Russie et à 9 autres pays producteurs pour redresser les cours.

Une alliance OPEP+ qui a bien du mal à maintenir le baril à 40 dollars depuis que le Covid-19 a fait s’effondrer la demande de brut.

Mais c’est encore le pétrole le moins cher à produire

L’OPEP a-t-elle pour autant dit son dernier mot ?

Non, pas tant que l’on consommera du pétrole.

Ses pays membres ont sans doute les réserves les plus abondantes et le brut le moins cher à produire.

L’OPEP peut aussi se consoler en constatant que cette fois, elle a été priée d’agir par Washington, qui s’était toujours opposée à son existence.

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