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Macky Sall supprime le poste de premier ministre: les raisons sont différentes de celles de Senghor et Diouf

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Ce 6 avril 2019 est à marquer d’une encre indélébile dans l’histoire politico administrative du Senegal.

Jamais dans les différents régimes un chef de gouvernement n’a cumulé son poste avec le secrétariat général de la Presidence de la république.

Sous senghor, avec la constitution de mars 1963, il n’y avait pas de premier ministre parce que le président poète était obligé d’être directement sur la gestion quotidienne des affaires à cause du mortal combat politique contre MAMADOU Dia. Feu Oumar Wele a été le sherpa de l’enfant de joal pour passer les temps mouvementés du début des indépendances.

Il a fallu attendre 7 ans après la bourrasque pour penser à déléguer une partie de son pouvoir à Abdou Diouf.

Ce dernier devenu chef de l’Etat et confronté au  diktat de la banque mondiale et du FMI a carrément supprimé le poste de premier ministre pour gérer directement les dossiers de privatisation, de réduction de la masse salariale entre autres urgences.

30 ans après ce scénario, le Senegal est plutôt courtisé par toutes les catégories  d’investisseurs grâce à ses énormes gisements de pétrole et de gaz.

Il  y a juste 6 mois l’on nous a promis 7 mille milliards.

La décision du Président Macky Sall de revenir à ce schéma appelle plusieurs interrogations.

D’abord, le chef de l’Etat veut il avoir la haute main sur les rentrées de devises prévues avec l’exploitation du pétrole et du gaz?

On peut répondre par l’affirmative en attendant la répartition des services entre le ministère des finances et la Presidence. Qui n’aimerait pas contrôler cette manne en tant que décideur?

Mouhamed Dionne va t il  plus faire prévaloir ses talents d’économiste et de staticien auprès de son ami et patron?

Va til faire comme Abdou Diouf aux côtés de Senghor? Il a en tout cas 5 ans pour se convaincre qu’il peut aller aussi loin que son mentor.

La nomination de Maxime Jean Simon Ndiaye au secrétariat général du gouvernement est une autre équation. Va t il juste gérer la légalité des actes des ministres? Sera t il en réalité un vrai coordonateur de l’action gouvernementale?

En tout il a la confiance du chef de l’Etat et surtout son oreille.

Sur le plan politique, le chef de l’état a repris l’échiquier. Les conjectures et autres commentaires vont s’intensifier jusqu’en 2024.

Assurément ce quinquennat risque d’être plus politique que le septennat passé.

 

Moussa Sow

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