La faucheuse nous a pris notre Soro de l’Unapes, du Mouvement maoïste , du Département de philo, des espaces de lecture toujours avides de son narratif de combat ; un défenseur infatigable du Président Macky.
Il faisait danser les mots et chanter les phrases . Son dernier texte qu’il m’a envoyé vendredi matin à 7h50 portait comme titre « Pensée unique, univoque et équivoque » . Soro , mon ami du collège de Matam que nous avons quitté pour St.Louis , lui à Faidherbe, moi à De Gaulle. Les lycées qui nous ont récompensés avec le baccalauréat avec Mention . Ensuite au Département de philo de l’Ucad , ensemble . Il m’accueillit à Matam pour un bout de chemin ensemble ; À St- Louis où se trouvait ma famille , on s’est mélangé comme des frères. Mon père , ma mère qui l’appelait Oumar, mes frères et mes sœurs l’adoptèrent comme le firent ses parents à mon égard . De St- Louis à Dakar précisément à Guédiawaye que mon père rejoint avec sa famille après sa retraite , Soro était des nôtres . Notre vie au campus ne coupa pas les liens avec Guédiawaye oiù nous dormions certains week – ends pour fuir les activités syndicales que nous imposait l’Unapes . On l’ appelait « Beaugosse » et il savait jouer au foot comme il excellait en danse sur les pistes lors des soirées festives. J’ai regardé , avec son frère , ce visage et ce corps allongé , à la morgue , pour une dernière fois . Dieu , mon Dieu ! Pourquoi donc la vie est-elle supplice , ascèse ? J’ai perdu mon meilleur ami !
Rends – toi directement au Paradis ; ta place t’attend . Adieu Zo !