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Guet Ndar plus que menacé: le Dr Cheikh Wade avait sonné la mobilisation

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Pour Saint Louis j’accuse (René Dumont !!!!!!!)
Je suis à Saint Louis depuis hier et j’ai eu l’opportunité de visiter la Langue de Barbarie et de discuter avec des personnes menacées par la furie des vagues.
J’accuse les intellectuels saint louisiens de leur mutisme face à ce problème.
Les intellectuels de la ville tricentenaire ont un rôle majeur à jouer dans la lutte contre les effets du changement climatique. Idem pour les parties prenantes situées à des échelons différents et qui doivent collaborer activement avec les gouvernements locaux pour attirer l’attention sur le rôle des villes dans la mise en œuvre de réponses au changement climatique efficaces par rapport à leur coût.

Intellectuels de Ndar Guedj, d’ici et d’ailleurs, il est aujourd’hui reconnu que Saint-Louis est à la fois une ville fluviodeltaique et maritime, ce qui donne au site et à la ville une grande force paysagère, mais constitue aussi, pour l’avenir, un réel danger. La maîtrise des impacts du réchauffement climatique planétaire, qu’il s’agisse des risques de remontée des eaux de la mer, de l’érosion côtière, de la multiplication des évènements cataclysmiques comme annoncé dans le document du Sénégal (Cop 21), doit en effet être désormais considérée comme une priorité absolue pour penser l’urbanisation future : l’équilibre actuel qui prévaut entre la ville et son site, la fusion entre l’eau et la terre, l’homme et son environnement, sont désormais clairement menacés. Un risque majeur pour la ville est celui de la disparition de la langue de Barbarie qui protège la ville et le delta des assauts de la mer et accueille la totalité de l’activité de pêche et le quartier des pêcheurs, caractérisé par une des concentrations humaines les plus fortes d’Afrique, un ensemble d’hôtels et campements touristiques, ainsi qu’un parc naturel ornithologique : elle joue donc un rôle majeur dans l’activité économique de la ville et son attractivité touristique. Or le devenir de ce cordon littoral est très incertain : le fleuve s’est engouffré dans une brèche de quelques mètres ouverte en urgence en 2003 pour protéger la ville d’une inondation du fleuve, l’élargissant rapidement sur plusieurs kilomètres pour en faire aujourd’hui sa nouvelle embouchure, et d’autre part l’érosion côtière constatée sur l’ensemble du littoral atlantique africain est particulièrement active sur ce cordon littoral où des maisons ont été emportées lors des dernières grandes marées.

Les autres défis environnementaux sont en rapport avec la question de l’assainissement (déchets solides et drainage des eaux), la préservation des écosystèmes et la protection du site contre les risques multiples. Au niveau des déchets, la ville de Saint-Louis se caractérise par une prolifération de dépôts sauvages. L’existence de décharges incontrôlées et les risques de pollution des eaux, de l’air et des végétaux mettent en péril la santé des populations et le développement de secteurs économiques importants tels que le tourisme. Cette situation est d’autant plus contraignante qu’à Saint-Louis, outre les nombreux plans d’eau qui entourent la ville, la nappe y est affleurante. L’assainissement pluvial est une préoccupation puisque le réseau n’est pas tout à fait fonctionnel malgré les efforts des autorités.
Saint Louis doit faire face à de nombreuses difficultés liées au retour de pêcheurs longuement établis en Mauritanie, à l’exode rural, aux flux migratoires, au déclin du tourisme et aux défis inhérents à l’intégration régionale et au balbutiement de la coopération décentralisée qui sont ici les vecteurs déterminants du développement urbain.

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